Ce deux pièces a été pensé comme un antidote à la morosité. Un carambolage de styles élaboré comme un cartoon. Pour jouer le jeu jusqu’au bout, nous avons pris un total contrepied dans le processus de création. Après avoir rédigé un court scénario de dessin animé, nous lui avons donné vie en faisant appel à un illustrateur spécialisé du domaine. Le début de l’échange pouvait ressembler à un autre, sauf que les documents fournis au dessinateur étaient étudiés pour concevoir un animé et non un intérieur. Cela nous a permis de nous affranchir de plusieurs règles et d’exhausser l’essence du projet. Lorsque cette collaboration a abouti à une esthétique pertinente, nous avons transposé l’imaginaire à la réalité. 

Dès l’entrée, c’est gorgée de vitamine D, que la couleur jaune se prolonge sur l’ouverture du séjour. La combinaison de cette baie en zigzag, de la couleur répétée et du grand miroir noir forme un clin d’oeil au fond infini du générique des Looney Tunes, un classique intemporel. La perspective ainsi créée joue avec les codes de l’espace et donne l’illusion d’une pièce spacieuse et lumineuse. Une ouverture qui théâtralise avec gaité l’arrivée dans la pièce de vie.

Pour se concentrer sur la couleur et la célébrer, des rangements ont été disséminés pour alléger l’espace et laisser la lumière envelopper tous les recoins. Une banquette de 4 mètres regroupe ainsi deux coffres qui fourmillent d’affaires imposantes. Cette assise permet aussi de souligner la longueur de la pièce. Une association judicieuse pour lier le pratique et l’esthétique. Détail de taille : le mobilier sélectionné avec soin nous transporte tout droit dans une bulle de bande-dessinée.

Côté chambre, nous avons pris le parti d’encadrer la tête de lit avec une teinte nude choisie sur nuancier. Cet écrin de douceur occulte le point faible de la pièce pour n’en exalter que l’atout : transformer une chambre exiguë en un véritable cocon enveloppant.

Tips : au-dessus de la tête de lit, nous avons dessiné des formes organiques en relief pour créer un geste sculptural qui habille et personnalise le volume. 

Reportage photographique : Alexandra Iorga