Cartoon
Un intérieur conçu comme un cartoon
Paris 11ème
Surface: 55 m2
Paris 11ème
Surface: 55 m2
Ce deux-pièces a été pensé comme un antidote à la morosité : un carambolage de styles, élaboré comme un cartoon. Pour explorer cette approche jusqu’au bout, nous avons choisi de modifier radicalement notre processus de création.
Tout a commencé par l’écriture d’un court scénario de dessin animé, imaginé comme point de départ narratif. Pour nourrir notre réflexion visuelle, nous avons collaboré avec un illustrateur spécialisé dans l’animation. Son intervention a permis de traduire ce scénario en images, en s’appuyant sur les codes de l’animation plutôt que sur ceux du réel.
Ce regard extérieur, complémentaire, a offert un décalage fertile, sans jamais se substituer à notre vision scénographique. Une fois l’esthétique affirmée, l’imaginaire a pu être transposé dans l’espace réel.
Dès l’entrée, c’est gorgée de vitamine D, que la couleur jaune se prolonge sur l’ouverture du séjour. La combinaison de cette baie en zigzag, de la couleur répétée et du grand miroir noir forme un clin d’oeil au fond infini du générique des Looney Tunes, un classique intemporel. La perspective ainsi créée joue avec les codes de l’espace et donne l’illusion d’une pièce spacieuse et lumineuse. Une ouverture qui théâtralise avec gaité l’arrivée dans la pièce de vie.
Pour célébrer la couleur et laisser place à la lumière, les rangements ont été disséminés avec soin afin d’alléger l’espace. Une banquette de quatre mètres intègre deux coffres capables d’absorber les objets du quotidien les plus imposants. Cette longue assise vient souligner la géométrie de la pièce et en accompagner la perspective. Un équilibre discret entre usage et expression.
Dans la chambre, nous avons pris le parti d’encadrer la tête de lit d’une teinte nude, soigneusement choisie sur nuancier. Cet écrin de douceur occulte le point faible de la pièce pour n’en exalter que l’atout : transformer une pièce exiguë en cocon enveloppant. Au-dessus de la tête de lit, des formes organiques en relief dessinent un geste sculptural discret, qui habille le mur et personnalise l’espace tout en douceur.
Reportage photographique : Alexandra Iorga
©2025 Arnaud de Matteis
Scénographe — Artiste-auteur
Tous droits réservés
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